Annie Poulin

Écriture du corps féminin dans l'espace du tableau; glissement entre la mouvance de ma subjectivité et la fixité de sa représentation

Ce texte témoigne du développement de mon cheminement pictural, de mes premiers tableaux jusqu'à la fin de la maîtrise. Ce cheminement est marqué par ma rencontre avec le modèle vivant, par ma découverte de l'espace de réflexion ouvert par le féminisme et par mon ambivalence face à la peinture. Ce témoignage s'achève au moment où la peinture - son Histoire et ses modalités - entre réellement dans l'atelier.

Le concept clé de cette recherche est le glissement, l'action de tendre progressivement et insensiblement vers quelque chose, de se déplacer d'un mouvement continu, de couler, de se faufiler, de s'insinuer ou de s'introduire.¹ Ce concept fait écho à mon travail pictural et me permet d'entrer dans l'Histoire. Glisser et reconnaître la mouvance m'amènent à trouver des stratégies, telles que la narration, la fiction et la métaphore, pour réinventer ma représentation et inscrire cet état de déplacement continuel qu'est ma subjectivité.

Plusieurs peintres contemporains travaillent à l'inscription de leur subjectivité dans la peinture et ce sont leurs pratiques qui m'assurent aujourd'hui que ce médium peut être réinvesti. Je me nourris de ces filiations qui me donnent le privilège de pouvoir envisager ma peinture dans l'Histoire.

¹Alain Rey et J. Rey-Debove (dir. Publ.). Le Petit Robert 1 : Dictionnaire alphabétique et analogique de la langue française, édition 1991. Paris : Dictionnaire LE ROBERT, p. 869.

Directrice de recherche : Nicole Jolicoeur