Raphaëlle Groulx-Julien publie l'essai Mordre la nuit, dans le numéro d'automne de la revue Esse. Il s'agit d'un texte à propos de la pratique d’Alex Pouliot, diplômé du baccalauréat de l'ÉAVM (présentement étudiant à la maitrise de Concordia).
Extrait :
« Atonie musculaire, paupières closes, tractus olfactif inhibé : durant le sommeil, les interactions du corps avec le monde sont remarquablement réduites. L’activité cérébrale, en revanche, est loin de diminuer. Seul avec lui-même, l’esprit absorbe les informations reçues et les émotions vécues pendant l’éveil. Si l’inconscient agit en permanence, son expression est la plus spectaculaire dans les rêves, où des choses impossibles dans le monde réel peuvent se produire et où l’on ressent néanmoins de vraies émotions.
Il existe de nombreux parallèles entre les rêves et les arts, notamment dans leur modusopérandi et leur réception. Sonder les uns par les autres peut créer une sorte de miroir dans lequel ils se révèlent mutuellement. C’est à cet exercice que s’est prêté l’artiste multidisciplinaire québécois Alex Pouliot, dont la pratique interroge « les processus de représentation et d’archivage du sensible à travers un récit de soi1 ». Dans son projet FO REVER (en cours depuis 2021), Pouliot appréhende l’ambivalence que l’on peut éprouver face à ce qui se joue en nous la nuit. Il y met en tension le rapport du soi aux autres et au monde en matérialisant des dichotomies qui se recoupent : nuit/jour, rêve/réalité, intérieur/extérieur, corps/esprit, mais aussi trivial/profond, drôle/angoissant et produit/résidu. Par cette réflexion, il interroge la relation entre l’art et la vie et explore ce qui constitue pour lui l’élaboration d’une pratique artistique....».