L'artiste y présentera le fruit de son travail réalisé dans le cadre de la résidence Intersections*. Vernissage : samedi 2 novembre à 15h. Centre OPTICA (5445 Avenue de Gaspé).
L'exposition se tiendra du 2 novembre 2024 au 14 décembre 2024.
L’artiste transdisciplinaire Maria Hoyos (*lauréate de la résidence Intersections 2023-2024) fait circuler son héritage colombien dans sa production sur les thèmes de l’identité, de la mémoire et du rituel. La sensibilité de Hoyos a été profondément marquée par son enfance au milieu des plantations de canne à sucre, à Santiago de Cali. Depuis que le sucre est cultivé dans les Amériques et les Caraïbes, la demande pour cette denrée a façonné l’histoire, le commerce et la géopolitique mondiales, et propulsé une industrie néfaste, entachée par le pouvoir et l’exploitation de la main-d’œuvre.
Chez OPTICA, Hoyos présente l’aboutissement d’un corpus critique sur les abus, la violence, la pauvreté et la discrimination que subissent les travailleuses et les travailleurs, dans le passé comme au présent, de pair avec des conséquences environnementales dommageables. Motivée par l’urgence de dénoncer ces tribulations, elle s’inspire du symbolisme des cercles pour exprimer son malaise.
Inspirée par la Collecte de poussières (2000-2001) de l’artiste Raphaëlle de Groot et le concept de l’artiste anthropologue, ethnologue et archéologue développé dans son mémoire de maîtrise, Hoyos joue le rôle d’une scientifique dans le cadre d’une installation composée de cendres et de fragments végétaux carbonisés.
L'artiste confère à ses œuvres des propriétés curatives. Dans son hommage aux esclaves autochtones et africains, aux corteros et aux travailleuses et travailleurs opprimés à travers le monde, elle exorcise les couches d’agonie enchâssées dans les mémoires collectives, offrant un sanctuaire pour la purification et la consolation. Pour cette exposition, OPTICA devient un espace sacré, un temple pour la réflexion, un lieu de rassemblement et de guérison collective. Un lieu pour envisager les alternatives visant à respecter les besoins humains et le bien-être environnemental, dans le contexte du commerce régi par le capitalisme.
*La résidence Intersections est une initiative conjointe du Conseil des arts de Montréal, du Centre d'art contemporain OPTICA et de l'École des arts visuels et médiatiques de l'UQAM.
** Le terme zafra désigne généralement la récolte de la canne à sucre qui s'étend de janvier à mai dans les Caraïbes et de septembre à octobre dans la région méditerranéenne. Le terme zafra est venu de l'arabe en espagnol et vient soit de zāfar ou zafariya qui signifient la période de la récolte, soit de saʼifah qui signifie « temps de la cueillette ».
Maria Hoyos tient à remercier le Conseil des arts de Montréal, le centre OPTICA et l’École des arts visuels et médiatiques de l’UQAM pour avoir mis sur pied ce programme de résidence artistique, destiné à soutenir les artistes en arts visuels ou médiatiques issu.e.s de l’immigration.